Les sabots de nos montures crissent dans la neige, qui à l’inverse du reste de Drum, est teintée de la suie qui s’échappe des immenses cheminées des usines. Nous avançons dans Robelle. Sans le Dalton Express pour voyager, nous avons dû faire appel à un moyen de locomotion plus… Rural. C’est ainsi que, chevauchant d’imposants rennes de trait, l’Agent Ameublement et moi-même avons fait la route depuis le C.H.U vers Robelle, avant d’être en chemin rejoints par seize de mes hommes. Notre objectif : l’Assommoir. La coïncidence est presque trop belle pour être vraie. Mentionnée dans les correspondances entre Tif Argilo et le “Docteur”, cette distillerie de Drumka pourrait bien être la dernière pièce du puzzle. Je tourne la tête vers l’Agent Ameublement, qui a retrouvé son apparence habituelle, si ce n’est qu’il est comme moi emmitouflé dans un épais manteau.
Vous voyez, là ça me rappelle Zaun. Je souffle en inspirant une bouffée d’air glacial qui me brûle l’intérieur des poumons. Jusqu’à maintenant, j’avais profité de l’air pur et ressourçant de l’île hivernale, mais me voilà à nouveau le nez dans les vapeurs d’une industrie qui tourne à plein régime. Nous marquons un arrêt, durant lequel l’Agent Ameublement consulte notre carte.
Prenons à droite. Encore deux rues et nous y sommes.
Je tire avec ma main droite sur mes rênes pour faire tourner ma monture et tout le groupe suit le chemin que l’Agent Ameublement indique. Nous finissons par arriver à un immense bâtiment ceinturé d’une haute muraille qui en restreint l’accès. Je lève la tête. Au milieu de l’édifice, trois gigantesques cheminées de briques crachent une épaisse fumée noire, ce qui retient mon attention.
J’ignorais que les distilleries avaient besoin de fourneaux aussi massifs…
Et bien… Ils mettent sans doute en avant qu’ils fabriquent eux-même la bouteille, ce doit être pour ça. Je hausse le sourcil et me tourne vers lui.
Comment savez vous ça ?
Je suis du Cipher Pol, Commodore Raines… C’est mon métier de savoir…
Je ne réponds pas.
Non, je plaisante. C’est écrit la. Il pointe du doigt un panneau publicitaire qui se trouve en face du mur d’enceinte, et sur lequel il est écrit en grandes lettres : Drumka “L’Assommoir”, la puissance et la fraîcheur du blizzard. Et en dessous, en fines lettres bleues : “L’Assommoir”, première vodka 100% Drumoise. Recette secrète centenaire. Bouteilles d’exception façonnées à la main.
Et vous allez me dire que l’immense mur qui entoure l’usine sert à protéger la fameuse recette secrète ?
Ce serait terriblement convénient.
Nous attachons nos montures non loin du parc de la distillerie, à un endroit où elles n’attirent pas trop l’attention. L’Agent Ameublement s’approche alors de moi, en aparté.
Bon… Comment comptez-vous procéder ?
Et bien vous commencez à me connaître… Je vais frapper à la porte, me présenter, expliquer les raisons de ma présence, et requérir la coopération du personnel pendant la perquisition des lieux.
Et vous pensez qu’ils vont vous laisser faire ?
Je n’ai pas vraiment le choix… Il hausse les épaules. La procédure, c’est cette ligne qui sépare la marine des pirates. Là où ces derniers revendiquent une forme ultime de liberté qui se rapproche en fait plus du chaos et de l’anarchie, nous représentons l’ordre et la loi. On ne peut pas faire comme bon nous semble, et nous devons être irréprochables. Toutefois, ces règlements qui donnent leur rigidité à l’ordre peuvent parfois entraver la bonne application de la justice et du bon sens. Devons-nous pour autant nous en affranchir ? Hors de question. Et pour ceux qui veulent faire preuve d’une certaine… Flexibilité, il y a le Cipher Pol. ... Mais vous, c’est une autre histoire. Je vous laisse vous y introduire discrètement, et farfouiller de votre côté.
Parfait. J’ai exactement le déguisement qui fera l’affaire ! Il esquisse un sourire, puis disparaît avec un Soru, ne laissant dans la neige que la trace de ses souliers. Je rejoins mes hommes pour les briefer.
Bien. Messieurs, vous savez pourquoi vous êtes ici. Nous allons mener une perquisition de la distillerie. Retournez chaque centimètre carré s’il le faut, relevez chaque détail qui pourrait indiquer que ce lieu sert à autre chose que de la production d’alcool. Prothèses, matériel médical, marchandises suspectes. Je veux trouver des preuves incriminantes.
Tous acquiescent et se mettent au garde-à-vous, et nous nous mettons en route vers la porte principale. Nous arrivons finalement à un passage dans le mur d'enceinte, suffisamment large pour que des calèches tirées par des animaux de trait puissent passer, et à côté de laquelle se trouve une petite cabine où un agent de sécurité monte la garde.
Halte ! Le gardien ouvre la petite fenêtre coulissante de sa cabine. Qu'est-ce que vous voulez ?
Bonjour. Je suis le Commodore Raines de la 2ème division de la marine. Je mène une enquête sur un réseau de trafic d'être humains et j'ai de très fortes raisons de penser que cette distillerie y est liée. J'aimerais, avec mes hommes, y effectuer une perquisition.
Et il vous faut pas un mandat pour ça ?
Non, pas du tout. Et vu que le royaume de Drum est rattaché au Gouvernement Mondial, je vous déconseille de me refuser l’accès.
C’est une menace ?
Une menace, non, mais un avertissement, tout à fait ! Cela fait plus deux mois que je suis sur cette piste, et ce ne serait pas une brillante idée de votre part de vous mettre en travers de mon chemin. La tension que je place dans l’atmosphère semble commencer à l’atteindre, et il commence à bégayer.
Euh… Hem… Euh, b-bien. Et bien… Allez-y, je suppose. J-je vais alerter le contremaître de votre présence.
Si vous pouviez éviter... Je préférerais avoir l'effet de surprise !
Et bien... C'est que c'est le protocole...
Ah, n'en dites pas plus. Si c'est le protocole, c'est le protocole ! Je le salue d’un hochement de tête et fais un signe du bras à mes hommes pour qu’ils me suivent alors que nous pénétrons dans l’enceinte de l’usine. Je marque alors une pause, et lance au garde par-dessus mon épaule : En revanche, quand vous l’appelez… Dites-lui de préparer suffisamment d’équipements de protection individuels ! Même s’il s’agit d’une perquisition, l’article R.233-83-3 du code du travail exige que nous en portions lors de la visite d’un site industriel !
Euh… O-oui ?
Messieurs, en route !
Alors que nous marchons dans la neige, je me sens comme enivré. Je sens que je touche au but. C’est ici que se trouvent les derniers éléments de cette enquête. J’en suis persuadé.
Vous voyez, là ça me rappelle Zaun. Je souffle en inspirant une bouffée d’air glacial qui me brûle l’intérieur des poumons. Jusqu’à maintenant, j’avais profité de l’air pur et ressourçant de l’île hivernale, mais me voilà à nouveau le nez dans les vapeurs d’une industrie qui tourne à plein régime. Nous marquons un arrêt, durant lequel l’Agent Ameublement consulte notre carte.
Prenons à droite. Encore deux rues et nous y sommes.
Je tire avec ma main droite sur mes rênes pour faire tourner ma monture et tout le groupe suit le chemin que l’Agent Ameublement indique. Nous finissons par arriver à un immense bâtiment ceinturé d’une haute muraille qui en restreint l’accès. Je lève la tête. Au milieu de l’édifice, trois gigantesques cheminées de briques crachent une épaisse fumée noire, ce qui retient mon attention.
J’ignorais que les distilleries avaient besoin de fourneaux aussi massifs…
Et bien… Ils mettent sans doute en avant qu’ils fabriquent eux-même la bouteille, ce doit être pour ça. Je hausse le sourcil et me tourne vers lui.
Comment savez vous ça ?
Je suis du Cipher Pol, Commodore Raines… C’est mon métier de savoir…
Je ne réponds pas.
Non, je plaisante. C’est écrit la. Il pointe du doigt un panneau publicitaire qui se trouve en face du mur d’enceinte, et sur lequel il est écrit en grandes lettres : Drumka “L’Assommoir”, la puissance et la fraîcheur du blizzard. Et en dessous, en fines lettres bleues : “L’Assommoir”, première vodka 100% Drumoise. Recette secrète centenaire. Bouteilles d’exception façonnées à la main.
Et vous allez me dire que l’immense mur qui entoure l’usine sert à protéger la fameuse recette secrète ?
Ce serait terriblement convénient.
Nous attachons nos montures non loin du parc de la distillerie, à un endroit où elles n’attirent pas trop l’attention. L’Agent Ameublement s’approche alors de moi, en aparté.
Bon… Comment comptez-vous procéder ?
Et bien vous commencez à me connaître… Je vais frapper à la porte, me présenter, expliquer les raisons de ma présence, et requérir la coopération du personnel pendant la perquisition des lieux.
Et vous pensez qu’ils vont vous laisser faire ?
Je n’ai pas vraiment le choix… Il hausse les épaules. La procédure, c’est cette ligne qui sépare la marine des pirates. Là où ces derniers revendiquent une forme ultime de liberté qui se rapproche en fait plus du chaos et de l’anarchie, nous représentons l’ordre et la loi. On ne peut pas faire comme bon nous semble, et nous devons être irréprochables. Toutefois, ces règlements qui donnent leur rigidité à l’ordre peuvent parfois entraver la bonne application de la justice et du bon sens. Devons-nous pour autant nous en affranchir ? Hors de question. Et pour ceux qui veulent faire preuve d’une certaine… Flexibilité, il y a le Cipher Pol. ... Mais vous, c’est une autre histoire. Je vous laisse vous y introduire discrètement, et farfouiller de votre côté.
Parfait. J’ai exactement le déguisement qui fera l’affaire ! Il esquisse un sourire, puis disparaît avec un Soru, ne laissant dans la neige que la trace de ses souliers. Je rejoins mes hommes pour les briefer.
Bien. Messieurs, vous savez pourquoi vous êtes ici. Nous allons mener une perquisition de la distillerie. Retournez chaque centimètre carré s’il le faut, relevez chaque détail qui pourrait indiquer que ce lieu sert à autre chose que de la production d’alcool. Prothèses, matériel médical, marchandises suspectes. Je veux trouver des preuves incriminantes.
Tous acquiescent et se mettent au garde-à-vous, et nous nous mettons en route vers la porte principale. Nous arrivons finalement à un passage dans le mur d'enceinte, suffisamment large pour que des calèches tirées par des animaux de trait puissent passer, et à côté de laquelle se trouve une petite cabine où un agent de sécurité monte la garde.
Halte ! Le gardien ouvre la petite fenêtre coulissante de sa cabine. Qu'est-ce que vous voulez ?
Bonjour. Je suis le Commodore Raines de la 2ème division de la marine. Je mène une enquête sur un réseau de trafic d'être humains et j'ai de très fortes raisons de penser que cette distillerie y est liée. J'aimerais, avec mes hommes, y effectuer une perquisition.
Et il vous faut pas un mandat pour ça ?
Non, pas du tout. Et vu que le royaume de Drum est rattaché au Gouvernement Mondial, je vous déconseille de me refuser l’accès.
C’est une menace ?
Une menace, non, mais un avertissement, tout à fait ! Cela fait plus deux mois que je suis sur cette piste, et ce ne serait pas une brillante idée de votre part de vous mettre en travers de mon chemin. La tension que je place dans l’atmosphère semble commencer à l’atteindre, et il commence à bégayer.
Euh… Hem… Euh, b-bien. Et bien… Allez-y, je suppose. J-je vais alerter le contremaître de votre présence.
Si vous pouviez éviter... Je préférerais avoir l'effet de surprise !
Et bien... C'est que c'est le protocole...
Ah, n'en dites pas plus. Si c'est le protocole, c'est le protocole ! Je le salue d’un hochement de tête et fais un signe du bras à mes hommes pour qu’ils me suivent alors que nous pénétrons dans l’enceinte de l’usine. Je marque alors une pause, et lance au garde par-dessus mon épaule : En revanche, quand vous l’appelez… Dites-lui de préparer suffisamment d’équipements de protection individuels ! Même s’il s’agit d’une perquisition, l’article R.233-83-3 du code du travail exige que nous en portions lors de la visite d’un site industriel !
Euh… O-oui ?
Messieurs, en route !
Alors que nous marchons dans la neige, je me sens comme enivré. Je sens que je touche au but. C’est ici que se trouvent les derniers éléments de cette enquête. J’en suis persuadé.